Cheminer vers l’histoire
Le projet des lignes de désir est un dispositif transmédia aux frontières du livre, des nouvelles technologies, du transmédia et de l’art urbain.
Découvrir une histoire puis composer un livre en marchant. Pierre Ménard, qui est l’auteur de ce récit, propose l’expérience d’une déambulation urbaine générant pour chaque utilisateur un récit unique et inédit.
Le dispositif utilise les nouvelles technologies (smartphone, gps, etc) de manière ludique et originale afin de toucher un large public.
Au fil du parcours
Le promeneur entend en temps réel la bande-son de son livre ; il peut imaginer l’histoire à travers les fragments sonores liés à l’espace urbain qu’il traverse – son parcours qui se déroule dans l’espace même où est situé l’histoire qu’il écoute, évolue vers la forme d’un récit qui se superpose à ce qui l’entoure et l’histoire qu’il invente intérieurement. En fonction de ses déplacements dans l’espace urbain, de son rythme de marche, de son comportement, le promeneur influence le récit, le modifie à son corps défendant, et produit un récit original, reflet formel de son itinéraire, au travers de cette mémoire sonore mise à disposition autour de lui.
Marcher entre les pages d’un livre
Un livre devient un autre livre à chaque fois que nous le lisons. Une ville c’est pareille invention, voyage à travers le temps, chaque parcours la transforme. Marcher dans les rues comme entre les pages d’un livre, en garder une trace, avec cet étonnement de voir, au fil du temps, se dessiner un chemin qui n’existait pas au moment de notre trajet. Ce dialogue n’est pas celui d’un voyage mais d’un cheminement, dans le bruissement, la rumeur de la ville, son quotidien et la juxtaposition ou l’entrelacement de nos lignes de désir.
Pour le public, il suffit de se rendre sur l’île Saint-Louis muni d’un smartphone ou d’une tablette avec Internet, de se connecter au site du dispositif et d’enregistrer son parcours sur le site du dispositif. Le mouvement du marcheur révèle les lectures enregistrées sous la forme de différents fragments sonores intégrés dans l’espace urbain traversé.
Les textes de ce récit qui se compose de 365 pages de 1001 signes, ont été écrits spécifiquement pour une lecture non-linéaire et permettre leur lecture à circulation aléatoire. Elles ont été conçues pour fonctionner en tant que blocs autonomes. Les textes ont en effet été écrits en fonction de thèmes, de styles voire de genres variés, écrits et publiés sur Internet au fil du temps, afin de rendre sensible un mode éclaté de lecture, de permettre une vision en forme de kaléidoscope afin que les textes ne donnent pas l’impression d’avoir été découpés à partir d’une trame classique de livres, mais directement avec cette approche fragmentaire. Par exemple, les textes qui évoquent ou décrivent des lieux précis de l’Île Saint-Louis où se déroule l’histoire, sont géolocalisés précisément dans ces lieux en question, comme le théâtre, l’église, l’immeuble dans lequel vit Nora où certains cafés que le couple fréquente.
Écriture du texte et édition du livre
En cours de route, l’usager peut visualiser à tous moments le processus d’écriture et d’édition de son texte en cours par l’intermédiaire d’une présentation graphique spécifique sur le site du dispositif. Il peut aussi cheminer à l’aveugle et attendre la fin de son expérience pour découvrir son texte, éditer son livre : en effet, une fois la promenade terminée, le marcheur peut accéder à son texte sur le site Internet du projet et l’éditer. Il peut en effet décider de le partager publiquement et lire les textes des autres utilisateurs.